From Didier-Lili, Paris: Yesterday my wife and I went to Gistel in Belgium to meet for the first time Mr. Steve Harley and his band. The journey was perfect, sunshine all over the country. The organization (thanks to Dirk Ghijs from Gistel ) had been perfect. Today, back home in Paris – France, with a view on the Eiffel Tower, the memories get back with a strange feeling of having seen, heard, felt something magic yesterday evening during this concert.
Now, as the evening gets in, sitting in front of the typewriter, let me try to write down in some French words this marvelous experience of the Gistel concert.
Nous sommes partis enjoués vers cette destination du plat pays où les gens dans la rue n’ont pas perdu le sourire. Et si d’aventure, vous osez les interrompre pour leur demander votre chemin, c’est avec un chaleureux ravissement qu’ils vous indiquent la route à suivre.
Arrivé à la salle de concert, les fans venus de Hollande sont au premier rang, ravivant les détails des concerts précédents qu’ils n’ont bien sûr pas manqués. Moi, avec mon T-shirt de Deep Purple, je fais tâche ! Ne sais quoi leur répondre. C’est mon premier concert de Steve Harley. J’ai vécu depuis mon adolescence au son de Sebastian, collectionné petit à petit ses nombreux disques mais ne suis hélas pas maître es-Cockney Rebel comme ces quelques fanatiques indéchiffrables.
Les portes s’ouvrent. La salle est grande. Je me demande si le public sera au rendez-vous. Ici, dans ces villages perdus au milieu des champs, on sert encore la bière dans des verres. La Duvel est proposée à un prix dérisoire dans son authentique verre ballonné. Petit à petit, la salle se remplit. Oui le public est bien là. On nous informe que la salle est sold-out. Des gens venus de Hollande, d’Allemagne, quatre personnes de France (qui sont les deux autres ?) et l’ensemble de la population endimanchée de Gistel, me semble-t-il.
Les lumières s’éteignent. Le groupe entre en scène et M. Steve Harley entame, guitare acoustique en mains, une très lente ballade de son dernier album, Bleeding Hearts. Ses yeux sont clos. Il semble habité par les paroles qu’il chante, vivre au fond de lui-même chaque phrase décrite dans son univers imaginaire. Le public apprécie et l’ovationne à chaque morceau. Le groupe est compact derrière le maître de cérémonie et suit à la baguette les signes discrets de son chef d’orchestre. Quelques tubes, Judy Teen, Mr Raffles, sont entrecoupés de chansons plus récentes de ses trois derniers albums. Après un incident technique (prompteur en panne ?), M. Harley se déride petit à petit. Ressent-il que le public apprécie, qu’il est en terrain bienveillant et appréciateur ? En tout cas, l’ambiance est merveilleuse et la première partie se termine par un lumineux et enchanteur Riding the Waves repris en chœur par le public.
Intermède obligé pour que les gens puissent remplir leurs verres de bière et vider leur vessie.
Pom, pom – pom, pom, Mr Soft engage la seconde partie, et M. Harley devient loquace, parle de son fils, des interviews, de la recherche des mots, des phrases teintées de schizophrénie qui envahissent ses textes depuis quarante ans et bien plus et toujours, et toujours jusqu’à ce jour. Emotion et ravissement dans le public ; l’artiste est bel et bien vivant et ne se cantonne pas dans une répétition nostalgique de ses anciens tubes. Il nous gratifie même d’une chanson inédite Ordinary People qui soulève l’enthousiasme des fans qui s’empressent d’enregistrer le morceau au moyen de leur téléphone portable.
Et l’heure approche, Tumbling down se termine, une chanson de son dernier album Stranger in Town et M. Harley, du fond du cœur, remercie mille fois, Bless You All, ce fidèle public qui depuis des années, de l’autre côté de la mer du Nord, aux pays des crevettes d’Ostende, gratifie la chanson Sebastian d’une place dorée parmi les dix meilleures chansons pop jamais enregistrées en ce bas monde.
Et Sebastian débute. Le chant comme une lente mélopée envahit la salle. Les frissons parcourent la foule – shivering inside, l’émotion est à son comble. La chanson n’a pas pris une ride et M. Harley non plus… Moment d’éternité, de silence, de folie, de joie et de félicité. Et on enchaîne directement sur Make me Smile qui, selon les dires amusés de M. Harley, lui assure sa pension de retraité anglais. Cinq cents belges et quelques étrangers entonnent en chœur le célèbre refrain. Clap de fin pour un concert parfait où l’émotion rimait avec l’émotion, à chaque chanson…